Identifier les signes précurseurs de la maladie d’Alzheimer

Avant que la maladie d’Alzheimer ne se manifeste pleinement, de nombreux signes précurseurs peuvent alerter. Parmi eux, les troubles de la mémoire sont les plus connus, avec des oublis répétés ou l’incapacité à se souvenir d’événements récents. Mais d’autres symptômes apparaissent souvent en parallèle, affectant les gestes du quotidien, le langage, l’orientation, le jugement ou la reconnaissance des visages et objets.

Sommaire de l’article:

La vie quotidienne est inévitablement impactée et les échanges oraux deviennent plus compliqués. Ces symptômes révèlent une difficulté aux fonctions exécutives : planification, organisation, raisonnement. Ces capacités, essentielles à l’autonomie, s’effritent lentement mais inexorablement. Repérer au plus tôt ces signes avant-coureurs permet d’adapter l’accompagnement, d’apporter un soutien efficace et de préserver au maximum la qualité de vie du patient.

Troubles de la mémoire : un signe précoce majeur

Les troubles de la mémoire sont sans doute les manifestations les plus connues de la maladie d’Alzheimer. Cette forme d’amnésie se caractérise par des difficultés à se souvenir de ce que l’on vient d’apprendre et peut aller jusqu’à des oublis répétés, au point de poser plusieurs fois la même question sans se souvenir qu’une réponse a été donnée précédemment. Les pertes de mémoire liées à Alzheimer débutent souvent par l’incapacité à se remémorer des événements récents, tandis que la mémoire à long terme est initialement préservée.

Une observation courante est celle d’une accentuation de l’oubli des rendez-vous, des noms ou des dates. Progressivement, ces amnésies deviennent plus fréquentes et étendues.

D’autres formes de mémoire sont affectées au fur et à mesure que la maladie évolue :

• Mémoire de travail : utilisée pour traiter des informations à court terme, elle est souvent altérée rapidement, rendant difficile la poursuite de tâches complexes.
• Mémoire sémantique : responsable du stockage d’informations sur le monde, elle se détériore, et les patients peinent à nommer des objets ou comprendre des concepts usuels.
• Mémoire procédurale : qui concerne les automatismes appris (comme faire du vélo), elle reste généralement intacte jusqu’à des stades plus avancés.

Les troubles de la mémoire d’Alzheimer contribuent inévitablement à la désorientation pratique et cognitive du patient, affectant profondément sa qualité de vie quotidienne et sa capacité à exécuter des tâches habituelles.

Apraxie : quand les gestes trahissent le cerveau

Dans la maladie d’Alzheimer, l’apraxie est l’un des symptômes qui influence directement la capacité d’un individu à effectuer des tâches du quotidien. Malgré des gestes appris depuis longtemps, les patients perdent leur habileté à les exécuter correctement. L’apraxie ne provient pas d’un déficit sensoriel, mais d’une difficulté du cerveau à orchestrer les mouvements.

On distingue différentes formes d’apraxie :

• Apraxie bucco-faciale : empêche de réaliser des mouvements simples avec la bouche tels que siffler ou souffler.
• Apraxie idéatoire : affecte la manipulation d’objets quotidiens comme ouvrir une boîte à l’aide d’un ouvre-boîte.
• Apraxie de l’habillage : rend difficile l’enfilage correct de vêtements, boutonner une chemise ou nouer des lacets.

Chacune de ces formes a un impact significatif sur l’indépendance des personnes touchées. Ces troubles nécessitent souvent un soutien accru de la part de l’entourage, tant sur le plan émotionnel que pratique.

Altération du langage : quand communiquer devient un défi

La capacité à communiquer efficacement est également compromise chez les individus atteints de la maladie d’Alzheimer. L’aphasie, ou la difficulté à formuler des mots ou à comprendre le langage, peut se manifester de différentes manières selon l’évolution de la maladie.

Au début, la personne peut utiliser des mots génériques comme « truc » ou « machin » à la place de termes plus spécifiques. À un stade avancé, le langage devient de moins en moins cohérent et riche, entraînant une frustration notable lorsque les patients ne peuvent pas transmettre leurs pensées ou leurs besoins.

Les signes des troubles du langage incluent :

• Confusions lexicales : Utilisation de mots incorrects ou inventés pour exprimer des idées simples.
• Réduction du vocabulaire : De plus en plus de termes perdent leur signification pour le patient.
• Difficultés en lecture et écriture : La capacité à lire et à écrire se détériore, compliquant la communication écrite.

La famille et les aidants doivent souvent adapter leurs méthodes de communication et adopter un langage clair et simple pour faciliter les interactions avec les malades. Cela peut inclure l’utilisation d’expressions familières ou de symboles pour aider à surmonter les défis linguistiques.

Désorientation spatio-temporelle : se perdre dans le temps et l’espace

Le sentiment de désorientation est aggravé par une perte progressive de la capacité à percevoir les repères temporels et spatiaux. Les individus peuvent se perdre dans des environnements connus ou ne plus savoir en quelle année ou quel jour nous sommes.

Cette désorientation entraîne des situations préoccupantes :

• Se perdre dans des endroits familiers, y compris à leur propre domicile.
• Ne plus percevoir les différences de temps, comme distinguer le jour de la nuit.
• Oublier les rendez-vous ou les événements marquants de la journée.

La prise de conscience de cet état par les proches est fondamentale pour assurer la sécurité des malades. Des structures d’accompagnement sont essentielles pour élaborer une routine stable qui rassure le malade tout en améliorant sa qualité de vie.

Jugement altéré et décisions hasardeuses

Alzheimer affecte également le jugement et la capacité de prise de décision, ce qui peut mener à des actions inappropriées ou nuisibles. Les patients deviennent souvent vulnérables à des décisions financières imprudentes ou à des achats impulsifs.

Les proches et tuteurs doivent surveiller de près ces symptômes pour prévenir des conséquences graves :

• Incidents financiers : retrait de montants inappropriés, investissements douteux.
• Décisions dangereuses : utilisation d’objets potentiellement dangereux.
• Erreurs administratives : fausse déclaration, oublis dans les documents officiels.

L’Association France Alzheimer propose des formations pour les aidants afin de mieux gérer ces défis et de protéger les intérêts des personnes affectées par la maladie d’Alzheimer.

Reconnaissance déficiente de personnes et objets

Avec l’évolution de la maladie, la reconnaissance des personnes et des objets peut devenir un véritable défi pour les patients atteints d’Alzheimer. Cela peut se traduire par une difficulté à identifier des proches ou même à reconnaître l’utilité de certains objets du quotidien, un phénomène qualifié d’agnosie.

Ces symptômes impactent sérieusement les relations personnelles, nécessitant une attention accrue et des adaptations dans les interactions avec les malades.

Impact sur les tâches quotidiennes et mode de vie

La maladie d’Alzheimer apporte des perturbations majeures dans la réalisation des tâches quotidiennes. Les individus peuvent d’abord éprouver des difficultés à exécuter des tâches complexes qu’ils accomplissaient facilement auparavant, comme :

• Soins personnels tels que la toilette et l’hygiène.
• Gestion de leurs comptes.
• Ménage et préparation des repas.
• Prise de médicaments et gestion des rendez-vous.

Soutenir les patients nécessite la mise en place de systèmes de rappel et d’aide, que ce soit par des proches ou des systèmes technologiques.

Troubles des fonctions exécutives et impact sur l’autonomie

Les fonctions exécutives, qui sont essentielles pour la planification, l’organisation et l’adaptation à de nouvelles situations, sont gravement compromises dans la maladie d’Alzheimer. Les compétences de raisonnement, la flexibilité mentale, et la capacité à gérer plusieurs tâches simultanément sont particulièrement touchées.

Des altérations dans ces domaines se manifestent par :

• Décisions lentes ou impossibles à prendre.
• Difficulté à planifier et organiser des activités ou des événements.
• Manque de souplesse face aux challenges quotidiens ou changements imprévus.

FAQ de la maladie d’Alzheimer