Le syndrome de glissement chez la personne âgée se manifeste par un « lâcher prise » brutal ou progressif, à la fois corporel et mental qui peut conduire à un décès s’il n’est pas identifié à temps.
Les signes physiques (amaigrissement, déshydratation, immobilité…) et psychologiques (mutisme, isolement, perte d’intérêt…) doivent alerter les proches comme les soignants. Comprendre les causes possibles – choc émotionnel, isolement, douleur, perte de repères – est indispensable pour agir avant qu’un glissement ne s’installe.
Au-delà des symptômes, ce syndrome peut marquer une rupture dans l’histoire personnelle de la personne âgée, comme si son fil de vie s’interrompait. Face à cela, la prise en charge doit être rapide, globale, et intégrée : soins médicaux, soutien psychologique, accompagnement humain.
Pour autant, prévenir le syndrome de glissement est souvent possible : maintenir les liens, stimuler l’autonomie, créer un environnement rassurant sont autant de gestes simples mais décisifs.
Des solutions comme la téléassistance permettent de détecter en amont un comportement anormal ou un retrait inhabituel. Elles représentent un soutien discret, mais déterminant, dans la préservation du lien et de la vigilance au quotidien.
Syndrome de glissement : définition
Le syndrome de glissement se définit par diverses manifestations qui laissent entrevoir un déclin chez une personne âgée. La détérioration rapide de l’état physique et psychique évolue généralement vers un décès.
Ce terme est employé dans le milieu gériatrique face à des personnes très âgées qui se laissent glisser rapidement vers une fin de vie inéluctable.
Signes de reconnaissance d’un syndrome de glissement
Le syndrome de glissement se manifeste de façon brutale ou progressive, mais toujours inquiétante. Il touche à la fois le corps et le mental, donnant l’impression que la personne âgée « lâche prise ». Les signes sont souvent visibles, mais parfois confondus avec une simple fatigue ou une dépression. Voici les détails qu’il faut observer.
Signes physiques
- Perte d’appétit marquée, voire refus total de s’alimenter
- Amaigrissement rapide, parfois en quelques jours
- Dénutrition et déshydratation, dues à un manque d’intérêt pour manger ou boire
- Négligence de l’hygiène personnelle, même chez des personnes habituellement soigneuses
- Fatigue intense, impression de grande faiblesse
- Immobilité prolongée, sans cause médicale évidente
Signes psychologiques :
- Repli sur soi, isolement volontaire
- Mutisme, refus de parler ou de répondre
- Absence de réaction, regard vide, perte d’intérêt pour ce qui se passe
- Désorientation dans le temps ou l’espace
- Changements d’humeur, irritabilité, ou au contraire, indifférence
- Idées noires, perte de volonté de vivre ou de combattre la maladie
Il est important de ne pas confondre ce syndrome avec une dépression. La dépression chez la personne âgée se manifeste surtout par une tristesse persistante, une perte de plaisir et une baisse de l’estime de soi. Le syndrome de glissement, lui, est un abandon progressif de la vie, souvent silencieux, mais potentiellement fatal s’il n’est pas pris en charge rapidement.
Causes possibles du syndrome de glissement
Il reste difficile aujourd’hui d’identifier une cause unique au syndrome de glissement. Ce phénomène complexe semble plutôt résulter d’un enchaînement de facteurs émotionnels, sociaux et médicaux. Certaines situations reviennent cependant souvent dans les témoignages et les diagnostics.
Les causes les plus fréquentes :
- Choc émotionnel brutal : un deuil, une hospitalisation imprévue, ou une entrée en EHPAD peuvent provoquer un bouleversement intérieur profond.
- Perte de repères : un déménagement, un changement d’environnement ou une modification des habitudes peut être vécu comme une rupture.
- Isolement affectif : l’absence de visites, le sentiment d’être oublié ou inutile favorise le repli sur soi.
- Douleur silencieuse : une souffrance physique mal exprimée ou ignorée (arthrose, infection, trouble digestif…) peut être à l’origine du repli.
- Stress ou état dépressif latent : ces états non traités peuvent glisser vers une perte totale de motivation à vivre.
Souvent, plusieurs de ces éléments s’additionnent, ce qui rend la personne vulnérable, passive, comme coupée du monde. D’où l’importance d’une vigilance constante de la part des proches et des soignants, surtout en période de transition ou après un événement marquant.
Le syndrome de glissement comme rupture de l’histoire personnelle
Au-delà des signes physiques ou médicaux, le syndrome de glissement pourrait aussi être vu comme une forme de « décrochage existentiel ».
Chez certaines personnes âgées, la perte soudaine d’un repère majeur — comme le décès d’un conjoint, un déménagement forcé ou une hospitalisation brutale — peut provoquer une sorte de fracture invisible : elles n’arrivent plus à donner du sens à ce qu’elles vivent.
C’est comme si leur histoire, jusque-là plus ou moins continue, s’interrompait brutalement. Plus de projet, plus d’élan, plus d’envie. Ce n’est pas forcément une volonté de mourir, mais plutôt une forme de renoncement silencieux, un effacement progressif de soi.
Comprendre cela, c’est rappeler que l’accompagnement ne peut pas être uniquement médical : il doit aussi réinjecter un peu de sens, de lien, et parfois juste une présence pour que l’histoire puisse continuer à s’écrire, même doucement.
Prise en charge d’un malade présentant des signes de syndrome de glissement
Face à une personne âgée présentant des signes de syndrome de glissement, il est nécessaire d’avoir recours à des professionnels de santé spécialisés. Ils pourront ainsi prodiguer les soins nécessaires et encadrer le malade grâce à un accompagnement personnalisé :
- Suivi psychologique
- Réhydratation, alimentation adaptée
- Prise en charge sociale
- Traitement des maladies physiques
- Kinésithérapie
À court terme, nous sommes face à un risque vital. La régression physique et mentale est rapide. Si la prise en charge est tardive, l’hospitalisation devient inévitable.
Le risque c’est que les proches pensent qu’il s’agit d’une faiblesse passagère. Dépister le syndrome de glissement rapidement :
- Augmente les chances de la personne âgée de retrouver une vitalité et une autonomie.
- Diminue sensiblement le risque de mortalité.
Prévenir le syndrome de glissement
Le syndrome de glissement peut souvent être évité. La prévention repose avant tout sur la présence, l’attention et le lien humain. Ce sont les absences, l’isolement, la perte de repères et la solitude émotionnelle qui créent un terrain favorable à ce syndrome.
Pour protéger un proche âgé, il est essentiel de maintenir un cadre sécurisant, à la fois sur le plan affectif, social et médical. La vigilance des proches, des aidants et des soignants joue un rôle déterminant.
Quelques gestes simples pour prévenir le syndrome de glissement :
- Maintenir les liens familiaux et sociaux : appels réguliers, visites, échanges simples… Même de courts moments d’échange peuvent raviver l’envie d’être présent au monde.
- Stimuler l’autonomie sans brusquer : encourager la personne à participer à ses soins, à ses choix de repas ou à des activités simples du quotidien, tout en respectant son rythme.
- Impliquer la personne dans les décisions : demander son avis sur un déménagement, sur ses soins, sur les visites… Cela évite le sentiment d’abandon ou d’impuissance.
- Créer un environnement rassurant : repères visuels clairs, objets familiers, présence régulière d’une personne connue… Tout ce qui favorise la stabilité et la confiance est bénéfique.
Prévenir le syndrome de glissement, c’est rassurer sans infantiliser, accompagner sans imposer, et surtout rester présent, même dans les silences. C’est cette présence discrète mais constante qui peut faire toute la différence.
Rôle de la téléassistance pour détecter un syndrome de glissement
La téléassistance ne se limite pas à une simple alerte en cas de chute. Elle permet aussi de détecter des changements subtils dans le comportement d’une personne âgée.
Une personne qui n’appelle plus, ne se déplace plus, ou déclenche moins d’interactions qu’à son habitude, peut être en train de se replier sur elle-même. Ces signaux, souvent invisibles pour les proches à distance, peuvent être repérés grâce aux outils de téléassistance.
Les dispositifs de téléassistance d’allovie sont dotés de fonctionnalités permettant :
- Le suivi de l’activité quotidienne : détecteurs de mouvements, fréquence d’utilisation… tout changement soudain peut être un signal d’alerte.
- Le repérage d’une baisse d’interactions : absence d’activité ou comportements inhabituels peuvent déclencher une alerte.
- L’alerte immédiate des proches ou des professionnels : en cas de comportement anormal, une notification est transmise rapidement.
- Un soutien psychologique discret : la simple possibilité de parler à un opérateur 24h/24 rassure, rompt l’isolement et peut relancer le dialogue chez une personne en retrait.
En complément des aidants et du suivi médical, la téléassistance agit comme une veille bienveillante, capable de réagir avant que la situation ne se dégrade. Pour les proches, c’est une présence invisible mais constante qui soulage et rassure.
La téléassistance reste une solution de sécurité et de surveillance efficace pour détecter un comportement anormal chez une personne âgée.
FAQ : les questions les plus fréquentes
- Le syndrome de glissement est-il une maladie ? Non, ce n’est pas une maladie au sens médical, mais une réaction grave à un choc psychologique ou à une perte de repères.
- Combien de temps peut-il durer ? Sans prise en charge, il évolue rapidement, parfois en quelques jours. Avec un accompagnement adapté, la récupération peut prendre plusieurs semaines.
- Peut-on en sortir ? Oui, si le syndrome est détecté tôt. Le soutien affectif, les soins adaptés et la réintroduction progressive d’activités peuvent aider la personne à reprendre goût à la vie.
Que faire si mon proche refuse tout contact ? Restez présent sans insister. Parlez-lui doucement, proposez de petits gestes simples. N’hésitez pas à alerter un médecin ou un service de soins à domicile pour un accompagnement rapide.